rêve en hiver

clair de lune sous la neige
lourde la porte de l’étable
chaleur tenace du fumier
grognement d’une bête
quand je sens la morsure

coule le sang
main gauche meurtrie

je vois le nain hideux sous un rayon blafard
ridé son museau tignasse vive de poux
il gronde en montrant des incisives rougies

je vois le deuxième à peine plus grand
il menace de sa main maculée et griffue
aveugles ses yeux collés par le pus

je devine le troisième je le connais bien aussi
ces trois frères millénaires ont attendu longtemps
d’eux je n’ai rien à craindre ils attendront encore

la porte refermée je m’éloigne dans la neige

Comments

[Olwenn]

Quelle érudition! Freyja a justement le chat pour animal-totem. Moi, je suis submergée dans la lecture de Zappa, pour qui le caniche représente la trace laissée par la race humaine dans l'univers. Il n'y a que l'homme qui soit assez bête pour faire d'un brave chien de chasse un objet ridicule, quoique canin.

Les nains derrière la porte, un rêve qui revenait régulièrement - j'ai trouvé la solution, peut-être un talisman de Tralfamadore, planète lointaine où tous les temps sont contemporains, confluents et mêlés.

Freyja est rusée, elle a déguisé le dieu Þór (une sorte de brute plutôt bête) et l'a envoyé prendre sa place pour épouser le géant avec lequel les dieux avaient conclu un marché. Le géant a été dupe pour commencer, toute une histoire...

[OrbiiX]

Il me semblait que Freya, pour prix d'un collier magnifique (et forcément magique) qu'elle ramena en Asgaard, dut partager sa couche avec trois nains (les orfèvres).

Mais je dis cela de mémoire, et ce n'est pas ce qui marche le mieux chez moi ;-)

[Olwenn]

Hou l'ombre du sombre caniche cosmique sans collier... Quelle obscure référence.
De collier n'ai point, n'ai ni collie ni caniche, et puis je préfère les chats. Voilà.

[OrbiiX]

Mais as-tu gardé le collier ?